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Portrait : Benoît Costil, une doublure de choix pour les Dogues

Première recrue du mercato hivernal du LOSC, Benoît Costil est un gardien reconnu au sein du championnat de France. Le Petit Lillois revient sur celui qui sera le nouveau numéro 2 des Dogues au poste de gardien de but.
De « pourri-gâté » à ignoré
A l’aube de sa carrière de joueur professionnel, beaucoup d’observateurs ont sûrement dû se dire que Benoît Costil allait avoir un avenir tout tracé du côté de son club formateur. Né à Caen, il arrive au Stade Malherbe à l’âge de 7 ans, et est rapidement considéré comme l’un des plus grands espoirs du club et en sélection de jeunes. Malgré son rôle de doublure, il est plusieurs fois propulsé titulaire. Le jeune gardien est couvé, peut-être un peu pourri-gâté (ce sont ses propos, ndlr) et ne rencontre pas vraiment de difficultés, jusqu’à l’été 2008.
A ce moment-là, Benoît Costil est prêté par son club à Vannes en Ligue 2. Les infrastructures du VOC sont vétustes. Benoît Costil doit découvrir un autre environnement et quitter le cocon qui l’entourait à Caen. Il réussit à prendre la place du titulaire habituel Christophe Revel (qui était entraîneur des gardiens du LOSC la saison dernière) et effectue une saison pleine en Bretagne. Mais il revient de ce prêt blessé, ce qui motive son club de toujours à ne pas le conserver.
Cet échec va forger Benoît Costil. Landry Chauvin, entraîneur de Sedan, l’appelle et l’installe alors numéro un dans les cages ardennaises. Avec les Sangliers, l’ancien caennais explose, en étant nominé pour le trophée de meilleur gardien de Ligue 2 deux saisons de suite. En 2011, il remporte le trophée et quitte le club libre pour rejoindre le Stade Rennais, dernier 6ème de Ligue 1 et qualifié pour l’Europa League.
Un taulier au Stade Rennais
De retour en Bretagne, Benoît Costil découvre la coupe d’Europe dès sa première saison. Au total, en 2011-2012, il dispute 51 matchs et apporte satisfaction. En 2013, il frôle le titre en Coupe de la Ligue, mais perd en finale face à Saint-Etienne. Un an plus tard, il échoue, avec le Stade Rennais, en finale de la Coupe de France, face au voisin guingampais. Avec Rennes, il ne retrouvera plus la coupe d’Europe. Malgré tout, il demeurera l’un des gardiens les plus réguliers du championnat de France. Il est élu en 2014 Étoile d’Or France Football de meilleur gardien de Ligue 1.
Sa bonne forme en Bretagne lui permet d’être repéré par le staff de l’Équipe de France. En novembre 2014, il est ainsi sélectionné pour pallier la blessure de Stéphane Ruffier. Il devient alors le troisième gardien des Bleus, et fait la rencontre d’un certain Rémy Cabella, alors joueur de Montpellier. La même année, il côtoie un autre Dogue, Benjamin André, alors recrue du Stade Rennais sous Philippe Montanier.
Car à l’été 2017, libre de tout contrat, le portier international français, qui a connu sa première cape fin 2016 face à la Côte d’Ivoire, décide de rallier les Girondins de Bordeaux. Avec le club aquitain, Benoît Costil retrouve la coupe d’Europe, sans toutefois réussir à sortir des poules d’Europa League.
Mais certains supporters bordelais semblent regretter l’ancien numéro un Cédric Carrasso. Pour le Figaro, Pierre Farges, ancien community manager des Girondins de 2016 à 2021, explique la difficile adoption de Costil en terres bordelaises : « Il a été le successeur de Cédric Carrasso, qui jouissait d’un capital sympathie absolument phénoménal auprès des supporters. Il a fait des bonnes saisons au point que ça lui a permis de retrouver l’équipe de France, ça veut dire que c’est un bon gardien. Mais il n’a jamais vraiment été accepté par certains supporters qui lui reprochent d’avoir pris la place de Carrasso. »
Pourtant, sportivement, Costil est appelé continuellement en Équipe de France, et demeure un gardien reconnu dans le championnat. En 2019, L’Équipe le nomme parmi les potentiels gardiens de l’année en Ligue 1, glissant au passage « qu’il ne passait quasiment jamais au travers et réussissait parfois des performances majuscules, comme le 30 novembre à Reims (1-1). Un taulier, quoi. »
Deux dernières années difficiles
En 2021, il demeure comme un choix potentiel pour Didier Deschamps au poste de gardien de but. Sud Ouest remarque que le portier bordelais est récompensé de son bon début de saison avec le club au scapulaire en étant appelé en remplacement d’un certain Mike Maignan. Benoît Costil est même pressenti titulaire pour un match face à la Finlande en novembre, signe d’une certaine considération du sélectionneur à son égard.
Difficile alors de comprendre comment l’ancien rennais est devenu, quelques semaines plus tard, un paria pour les ultras girondins. Entre-temps, pas aidé par sa défense, Benoît Costil a baissé en régime. Pire, lorsque l’extra-sportif prend le pas sur le sportif. En mars 2022, lors d’un match face à Montpellier, Benoît Costil est hué par ses supporters, suite à une altercation avec l’un de ses défenseurs. A l’entracte, les esprits s’échauffent entre le portier girondins et Florian Brunet, l’un des leaders des Ultramarines et proche de Gérard Lopez. Un tête contre tête s’engage avant que Benoît Costil ne reparte au vestiaire en mimant la palpation de billets, évoquant les liens ambigus entre les ultras et la direction bordelaise.
Après le match, Florian Brunet accuse le portier bordelais d’avoir tenu des propos racistes dans le vestiaire. Une accusation réfutée par le principal intéressé dans un communiqué, affirmant « contester avec la plus grande force et la plus grande fermeté ces fausses accusations qui ne correspondent, ni à mes valeurs, ni à mon éducation ». Soutenu par le vestiaire, l’UNFP et certains acteurs du foot comme Saïd Ennjimi, Benoît Costil, via son avocat David Boussidan, déposera une plainte pour diffamation quelques semaines plus tard. Depuis, aucune poursuite n’a été engagée contre le portier rennais.
Cet été, le gardien a rejoint Auxerre, promu en Ligue 1, pour retrouver une place de titulaire. Si les statistiques ne parlent pas nécessairement pour lui avec 41 buts concédés sur la phase aller, le portier caennais sort très vite « quelques bonnes performances » précise Panenkaja, supporter du club bourguignon. « Même si ses premiers matchs sont compliqués, on voit un bon Benoît Costil dès la troisième journée, où il est l’homme du match des deux victoires de l’AJA face à Montpellier puis face au Racing. »
Ses performances restent correctes, sans pour autant impacter le résultat de l’équipe, notamment dans les semaines précédant le Mondial au Qatar : « On aurait même pu penser qu’il revienne en équipe de France » ajoute Panenkaja. De retour en janvier, la reprise est plus compliquée sur les trois matchs disputés par les Auxerrois. « Sportivement, il ne fait pas de boulette. Il y a une différence entre ne pas être décisif et faire une boulette à la 90e qui te coûte le match. »
En rejoignant le LOSC, Benoît Costil, fort de ses 407 matchs de Ligue 1, connaîtra le 7ème club de sa carrière, avec une nouvelle mission en ligne de mire : encadrer le jeune portier lillois Lucas Chevalier. Pour La Voix des Sports, Frédéric Petereyns expliquait que Benoît Costil était un membre actif de l’Association française des entraîneurs de gardiens de but de football (AEGB). Comme un symbole de son rôle de guide pour le natif de Coquelles dans le futur.
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