Décryptage tactique de la rencontre LOSC – Clermont Foot 63

Ce dimanche, le LOSC s’est imposé 4-0 à domicile face à Clermont en s’appuyant sur deux valeurs importantes du LOSC Champion de France : contre-pressing et solidité défensive. 

Un démarrage tambour battant

Dans un 4-4-2 avec Renato Sanches à droite, un double-pivot composé de Xeka et Benjamin André et un Tiago Djalo toujours latéral gauche, les intentions lilloises semblaient évidentes, à savoir mettre la pression et pousser à la faute une équipe clermontoise joueuse. Avec un Johan Gastien à la base de l’organisation du jeu, le Clermont Foot 63 fixe souvent dans l’axe avant de chercher un joueur de couloir lancé, le plus souvent Akim Zedadka.

Structure de Clermont sans ballon (à gauche) et avec ballon (à droite)

Pour contrer cela, Lille va mettre énormément de densité dans l’axe du terrain et pousser son adversaire du jour à négocier des ballons difficiles. Le premier but vient d’ailleurs d’une récupération haute, plein axe, de Zeki Celik après une mauvaise transmission de Ben Arfa vers Xeka. Hormis la charnière centrale, les huit autres joueurs de champ se retrouvent dans les trente derniers mètres. Cette situation va se produire plusieurs fois dans la première demi-heure avec des Dogues mordants, à l’image d’un Benjamin André complètement dans son élément. Au quart d’heure, sur une touche perdue par Celik, les Dogues vont immédiatement obliger les Clermontois à reculer et à se retrouver dans une situation compliquée puisque Seidu n’a que deux solutions : servir son gardien pour qu’il dégage ou tenter de casser le pressing. Une action qui profite à Benjamin André qui malheureusement bute sur Djoco en face-à-face.

La compréhension du système et les compensations se font également facilement côté lillois puisque si l’équipe garde une structure similaire en 3-4-2-1 avec ballon et pour effectuer le contre-pressing à la perte du ballon, les joueurs lillois se sont retrouvés dans diverses positions durant cette première demi-heure. On a ainsi pu voir à l’intérieur. Le duo Ben Arfa – Sanches a souvent changé de position avec Xeka et André pour chercher les ballons plus bas. C’est d’ailleurs Sanches, aux 30 mètres, qui sert Xeka dans la surface après une nouvelle récupération haute des Lillois. Accroché dans la surface par N’Simba, le Portugais n’obtiendra néanmoins pas de pénalty.

Structure du LOSC avec et sans ballon

Gestion et mise sous pression

Passé la demi-heure, les joueurs de Jocelyn Gourvennec vont desserrer l’étreinte, offrant la possibilité aux Clermontois de ressortir plus facilement le ballon. Mais si Lille est moins fringant physiquement, il a retrouvé sa solidité depuis quelques journées. Ainsi, hormis un coup-franc excentré de Berthomier repoussé par Jardim, Clermont ne se retrouve jamais en position favorable de frappe, faisant circuler le ballon sans réellement réussir à rentrer dans les vingt derniers mètres lillois. Si le LOSC n’arrive plus à mettre en danger l’adversaire, il ne s’expose pas.

Néanmoins, l’entame de la deuxième mi-temps est différente avec des Lillois moins bien organisés, laissant des espaces que ne réussiront pas à exploiter les joueurs de Pascal Gastien pendant le premier quart d’heure du second acte. Avec le ballon, les erreurs techniques s’accumulent du côté lillois alors que le bloc adverse est de plus en plus haut. L’expulsion provoquée par Renato Sanches va marquer le tournant final du match. Réduit à dix, Clermont va jouer son va-tout quand Lille va reprendre le contrôle du match. Viendront ensuite les trois buts lillois signés Jonathan David, Zeki Çelik et Edon Zhegrova. Malgré l’impression visuelle laissée lors du premier quart d’heure de la deuxième mi-temps, Léo Jardim et sa défense n’auront jamais été inquiétés lors de cette rencontre (un tir cadré, 44% des tirs effectués à l’extérieur de la surface lilloise, 0,48 xGoals concédés). Si l’on doit poser un bémol à la prestation lilloise, il résidera certainement dans l’utilisation du ballon où les Dogues ont manqué de justesse à plusieurs reprises, notamment Benjamin André (78% de passes réussies), avec des transmissions faciles manquées ou des gestes trop précipitées.

Si le LOSC a réalisé une prestation d’ensemble convaincante face à un adversaire qui restait sur deux victoires face à l’OM et Nice à l’extérieur, il faudra élever le curseur d’un point de vue technique pour mettre davantage en difficulté l’adversaire sur la durée, notamment Chelsea pour le huitième de finale retour de Ligue des Champions.