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1990-1991 : à deux doigts de l’Europe

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Jacques Santini : entraineur du LOSC puis de l'Equipe de France - Crédit photo : IconSport

Jacques Santini et son équipe viennent de vivre une saison compliquée où le LOSC a frôlé la relégation. Le départ des nombreux cadres ne facilite pas les choses. Malgré tout les Dogues vont surprendre tout le monde en jouant les premiers rôles et en se battant pour les places européennes.

Les temps sont de plus en plus durs dans le Nord. L’objectif chaque saison est de rester en première division et de se maintenir le plus vite possible. Fini les rêves européens et la soif de podium d’il y a 40 ans. Le LOSC ne se contente plus que la deuxième partie de tableau : sur 12 saisons consécutives en D1, le club s’est placé à 9 reprises derrière la 10ème place. La 17ème de l’année précédente (1989-1990) est de trop pour certains joueurs, qui décident de partir.

Jacques Santini ne peut empêcher le départ de plusieurs de ses cadres dont :

  • Christophe Galtier dans l’axe de la défense, qui était à quasiment 3000 minutes sous le maillot lillois la saison passée
  • Erwin Vandenbergh, meilleur buteur du LOSC deux saisons de suite lors des 3 dernières années
  • Jocelyn Angloma, latéral droit auteur de 7 buts lors de l’exercice précédent
  • Abedi Pelé, co-meilleur buteur de l’année antérieure du LOSC avec Philippe Périlleux (9 buts). Ce dernier a d’ailleurs choisi de rester malgré plusieurs offres intéressantes.

Le LOSC recrute finement une fois de plus et voit les arrivées de Michael Mo-Nielsen, Bertrand Rezeau et Antoine Cervetti en défense et de François Brisson, Henrik Nielsen et Eric Assadourian en attaque.

Julien Boulenguer n’avait que 13 ans cette saison-là. Accompagné par son père et son grand-père, il se souvient de ce que les supporters appelait « L’ère Danoise » : « j’adorais Abedi Pelé et je me souviens de la peine que ça avait été de le voir partir à l’inter-saison et d’autant plus à l’OM. Je pense qu’avec son talent on aurait peut-être été européen » raconte-t-il.

 

Un LOSC trop irrégulier

Le top départ des joueurs lors de ce début de championnat laissent dubitatif certains supporters. Lors des premières rencontres, le LOSC fait 3 matchs nuls et n’a donc pris que 3 points sur les 9 possibles. D’abord un 2-2 chez le Metz d’un certain Thierry Oleksiak, puis deux fois le même score de 1-1 contre Nantes et Bordeaux.

Jusqu’ici, rien de nouveau, le LOSC est 8ème après 3 journées mais les supporters s’attendent à voir leur équipe basculer en deuxième partie de tableau dès les prochaines rencontres. Les joueurs les font mentir lors de la 4ème journée contre le TFC. A domicile, nos Dogues gagnent 3-0 « avec la manière » selon Assadourian après le match. Les toulousains de Christophe Galtier, qui était parti durant l’été dans le club de la ville rose, n’ont pas vu le jour pendant le match et les attaquants lillois sont très en vues pendant la rencontre : François Brisson marque son premier but avec sa nouvelle équipe, Perilleux rate son penalty mais Henrik Nielsen le venge en marquant le sien un quart d’heure avant la fin. Patrick Sauvaget va conclure cette soirée en inscrivant le dernier but 2 minutes après son entrée en jeu.

Les nordistes sont 5ème après ce match et commencent à espérer plus que le maintien cette année. Mais les deux défaites de suite contre Marseille puis Cannes (2-0 lors des deux matchs) les refroidissent quelque peu. Nos attaquants plutôt efficaces jusqu’à présent, se font petits et ne marquent plus jusqu’à ce que Henrik Nielsen décide de renverser cette tendance contre Monaco (1-1) à la fin du match.

Le Danois est en forme, il marque 6 buts lors des 8 premières journées dont un doublé lors d’un match fou contre l’ASSE à Gimonprez-Jooris. 5 buts, 3 dans les 20 dernières minutes, 2 cartons rouges, une victoire arrachée en toute fin de match, le score final est de 3-2.

 

Pas brillant mais engrange les points

Le LOSC va finalement retomber dans ses travers de début de saison. Sur les 4 matchs suivants celui de Saint-Etienne, le club va concéder 3 matchs nuls et une courte victoire contre Brest 1-0. Lille marque peu mais s’appuie sur une défense solide et un gardien quasiment infranchissable. Auteur de 15 clean-sheet durant la saison, Jean-Claude Nadon a excellé dans les cages. 39 buts marqués pour 37 concédés à la fin de la saison, les lillois aiment planter après l’heure de jeu. 51%, soit plus de la moitié de leurs buts ont été inscrits après la 60e minute. Aiment-ils se faire peur ou sont-ils patients ? On ne saura jamais, mais les supporters sont prévenus : il ne faut pas s’absenter une demi-heure avant la fin du match sous peine de manquer l’un des rares buts de nos Dogues.

« La seule chose dont se souvient le gamin de 13 ans que j’étais à l’époque c’est que pour moi Nadon était le meilleur gardien de France et de loin. Il avait réalisé une saison extraordinaire gardant sa cage inviolée durant 6 matchs à domicile me semble-t-il. C’est beaucoup grâce à lui que nous avions fini 6ème du championnat. » précise Julien Boulenguer

Personne n’oublie que malgré les résultats satisfaisants, la priorité du LOSC est le maintien. Entre la 11ème et la 26ème journée, le LOSC ne va gagner que deux fois. Deux fois 1-0 grâce aux buts de Assadourian à la 67’ contre Montpellier et à la 90’ contre Caen. Pour le reste, le LOSC va amasser les matchs nuls (9 sur la période) et céder du terrain à 5 reprises. On notera les défaites contre Paris où l’attaquant parisien Susic marque à la première minute, ou encore notre défenseur Buisine qui marque un doublé peu commun contre Lyon : il marque le premier but de Lille à la 67’ et finit par donner l’avantage à l’équipe adverse en marquant contre son camp à la 87’ (1-2).

 

Des espoirs brisés

A la fin de la 26 journée, le LOSC est 8ème à 3 points de la 4ème place. Les mauvais résultats au cœur de la saison n’ont pas influé sur le classement des Dogues. Alors forcément, on pense à bien se placer pour le sprint final. Et c’est à cette période que le LOSC se réveille et que les supporters perçoivent une once de régularité dans cette saison tourmentée.

Le déclic commence contre Toulon à domicile. Le LOSC plante 3 buts en 30min et ne laisse aucun espoir aux sudistes. Brisson et Nielsen y vont tous les deux de leur doublé pour donner la victoire 4-1 aux lillois. Deux bévues plus tard contre Brest et Sochaux, les Dogues s’en vont en mettre 3 autres buts à Rennes (1-3). S’en suit un nul encourageant contre le PSG de Joel Bats, Kombouaré ou autres Daniel Bravo et Angloma. Le LOSC est sur une bonne lancée et repart avec 6 points après les victoires à Montpellier (2-1) et contre Auxerre (1-0).

10 points sur les 4 derniers matchs, une première dans la saison. Les lillois sont à la 5ème place, ils viennent de battre consécutivement deux concurrents directs au top 5. Encore mieux, les prochains matchs sont abordables et il ne reste plus que Lyon à jouer ou à déjouer pour la bagarre du haut de tableau.

Mais rien ne se passe comme prévu. Les hommes de Santini subissent une terrible désillusion à Nice où ils vont prendre 4 buts, une première aussi durant la saison. La confiance de nos Dogues en prend un coup, mais l’enjeu est bien trop grand pour se démobiliser. Le match suivant est primordial pour la course à l’Europe, le LOSC reçoit Lyon à Gimonprez. Le match est en bonne route lorsque Périlleux inscrit un nouveau penalty à la 49’. L’arbitre Jean-Louis Rideau, qui a peut-être jugé qu’il avait été trop gentil avec nous, siffle une faute dans la surface lilloise aux grands désarrois du public nordiste. Rémi Garde transforme et remet numériquement son équipe à égalité de points avec Lille.

Le LOSC n’arrivera pas à tenir le rythme dans cette toute fin de saison. Un match nul frustrant à l’extérieur contre Caen (0-0) puis une défaite rageante à domicile contre Nancy (0-2) : les espoirs européens sont envolés. Les lillois sont 8ème et doivent compter sur les mauvais résultats des équipes devant eux avant la dernière journée contre Metz. Le LOSC donnera tout jusqu’à la fin en gagnant 4-1 contre les lorrains avec une équipe remaniée. Buisine, Per Frandsen (x2) et Brisson n’auront pas permis à leur équipe de monter sur les 5 premières marches du championnat.

Brisson finira meilleur buteur du LOSC cette saison avec 10 réalisations, juste devant Nielsen à 8 buts. Cette sixième place reste quand même l’un des meilleurs souvenirs d’une époque où le LOSC gagnait peu et où Gimonprez-Jooris semblait désespéré. Seulement à 2 doigts de l’Europe, ou plutôt à deux points, il en manquait peu mais c’était tout de même au-delà des attentes de tous les supporters loscistes, et c’est bien là le principal.

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