Dagui Bakari : une carrière totalement française mais involontaire

Élément essentiel lors de la montée en Ligue 1 en 1999-2000, Dagui Bakari aurait pu avoir une belle carrière à l’étranger. Mais alors qu’il est vendu à Lens pour 4 ans et 3,5 M€ à l’été 2002, l’attaquant est moins performant chez les Sang et Or. Bakari souhaite quitter le Pas-de-Calais après dix-huit mois et entend bien découvrir d’autres championnats.

Un imbroglio en Espagne

Le 5 mars 2004, alors que le mercato hivernal est normalement clos, Dagui Bakari est présenté officiellement par le Real Valladolid. Le club castillan, qui est à la lutte pour son maintien en D1, explique se faire prêter l’ancien Dogue avec option d’achat, pour palier l’absence sur blessure d’Aziz Makukula (gravement blessé contre Malaga en janvier). Les Blanquivioletas semblent dans leur droit, puisque le règlement espagnol – via son article 141.5 – autorise un club à dépasser les périodes légales de transfert, quand il faut suppléer un joueur blessé.

Après une présentation à la presse et plusieurs entraînements avec son nouveau club, le transfert est finalement annulé par la FIFA. En effet, les instances ne semblent pas d’accord sur la notion de « joker médical », d’autant plus que le joueur blessé est sous contrat à Nantes et est simplement prêté au club espagnol. Malgré un recours de Valladolid, qui utilise la jurisprudence « Mido » (attaquant égyptien ayant été prêté l’année précédente au Celta Vigo, en dehors du mercato, pour palier l’absence d’un joueur blessé… pourtant défenseur : Sebastian Mendez).

Dagui Bakari pour faire oublier Robbie Keane ?

Quelques mois plus tard, le mercato estival 2004 sera également agité pour le franco-ivoirien. Dès juin, Dagui Bakari satisfait la traditionnelle visite médicale pour un autre Racing (celui de Strasbourg) qui annonce avoir obtenu le prêt du joueur. Antoine Kombouaré, le coach strasbourgeois se réjouit de ce renfort… peut-être un peu trop vite, car il ne viendra pas : « Nous n’avons pas trouvé d’accord avec lui. Je ne ferai pas d’autres commentaires. » avait déclaré Marc Keller, ancien manager général du club alsacien. Puis rebelote, quelques semaines plus tard, au Grasshopper Zurich en Suisse. Les négociations sont engagées mais elles n’aboutiront pas.

Fin juillet, l’ancien Dogue est à l’essai du coté de Tottenham, en Premier League. L’équipe anglaise, est alors dirigée par Jacques Santini, récent démissionnaire de l’Equipe de France. Autorisé par Lens à participer à un stage du coté de Séville (du 28 juillet au 6 août), l’ancien lillois effectue (au moins) une apparition en amical sous le maillot des Spurs. Face à Nottingham Forest, Dagui entre en cours de match, fait bonne impression dans un rôle d’ancrage haut et obtient un pénalty (score final 2-0). Santini semble convaincu, mais le mouvement ne se fera finalement pas.

Ce serait cette fois Bakari qui aurait refusé un contrat (de quelques mois) offert par le club londonien. En effet, il craignait de n’être qu’un faire-valoir jusqu’à la fin de convalescence de Robbie Keane (international irlandais, alors blessé à la cheville).

Seulement une dizaine de petits matchs en pro après Tottenham

Après cet essai infructueux, Dagui et le RC Lens se résigneront à continuer ensemble. Mais les récents renforts offensifs (Daniel Cousin, Jerome Leroy, Eric Carrière…) le pousseront définitivement sur le banc. L’attaquant ne joue que 11 bouts de matchs en 2004-2005, et 3 autres en Intertoto en 2005.

Cette année là, l’attaquant arrive enfin à s’extirper du bourbier lensois, en signant à l’AS Nancy. Ironie du sort, il joue son dernier match professionnel face à Lens le 13 août 2005 (titulaire, il disputera tout le match sans marquer). Une anomalie cardiaque « incompatible avec la pratique du football » empêchera le joueur de se relancer en Lorraine. Après quelques semaines de réflexion, il met un terme à sa carrière.

Malgré son passage difficile à Lens, son ratio est quasiment identique avec les deux clubs. Il a marqué un but toutes les 274 minutes avec Lille et un but toutes les 286 minutes avec Lens. Aujourd’hui, l’ancien Dogue est coach privé et se plait pleinement dans sa nouvelle profession.

Crédit photo : IconSport