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Interview de Geoffrey, supporter du LOSC en Suède

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Pour cette septième édition de l’interview d’un supporter à l’étranger, nous avons pu interviewer Geoffrey, supporter du LOSC à Göteborg, sur la côte Sud-Ouest Suédoise. Nous avons parlé de l’image du LOSC en Suède, des performances des Lillois depuis l’arrivée de Gérard Lopez ou encore de son onze de légendes de notre club de cœur.

Pour commencer, peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Je m’appelle Geoffrey Johansen, j’ai 36 ans. J’habite à Göteborg, sur la côte Sud-Ouest Suédoise. Je suis le papa de deux petits garçons de huit et six ans et dans le vie je suis enseignant dans des classes de collège : en suédois, mathématiques et bien-sûr en français.

Il y a pas mal de ressemblances entre nos deux pays. Certes il y a une différence au niveau de la longueur des journées (plus courtes en hiver et plus longues en été) mais on s’y retrouve rapidement avec la pluie et le vent. On peut trouver pas mal de points communs entre Lille et Göteborg : les rues pavées, les enseignes lumineuses, quelques bâtiments aux architectures ultra-modernes et épurées qui soutiennent la comparaison à des bâtisses vieilles de quelques centaines d’années. La ville de Lille a sa propre histoire, la ville de Göteborg aussi.

Le coeur de la ville bat en deux temps : d’octobre à mars, la passion est au hockey. La club de Göteborg, les « Indiens de Frölunda » (Frölunda est un quartier populaire et ouvrier du Sud de la ville, il y a aussi un club de football qui a fréquenté l’élite du football Suédois jusqu’à la fin des années 90) sont multi-champions de Suède et ont encore gagné l’équivalent de la Ligue des Champions récemment. Dès février-mars, le football se refait une place : entre l’IFK Göteborg, le grand club de la ville, double-vainqueur de la coupe de l’UEFA, BK Häcken qui est le club de la presqu’île d’Hisingen au Nord qui a vu jouer Kim Källström notamment (passé en outre à l’Olympique Lyonnais) et les historiques végétant à l’étage inférieur comme GAIS et OÏS, Göteborg se remet à brûler pour la gonfle.

 

« La visibilité du LOSC augmente considérablement »

 

Depuis quand supportes-tu le LOSC ? D’où vient cette passion ?

De mon côté, je suis né à Roubaix. Le football ne fait pas vraiment partie de l’ADN de ma famille : mes oncles se dispersent entre le LOSC et le RCL, la région passe avant les rivalités qu’il peut y avoir entre les deux clubs. De mon côté, outre Wasquehal que j’allais voir assez souvent, mon cœur a penché du côté du LOSC. On parle là des années 1997, 1998 et 1999 : le vieux Grimonprez, les places à 30 francs (environ 4,50€) les jours des petits matchs… Je me souviens notamment de Geoffrey Dernis qu’on retrouvait facilement après les matchs de l’ESW et qui nous parlait du LOSC. Au final, Lille, c’était nous…

Je ne sais pas réellement pourquoi je me suis mis à supporter plus Lille que Lens. Je pense que je ne m’en suis tout simplement pas rendu compte, cela s’est fait naturellement. Peut-être parce que j’aimais le Nord et les Flandres… Je trainais beaucoup sur Lille et quelque part, j’ai commencé à m’identifier à ce club. Je me souviens des discussions un peu alcoolisées entre un Lens ouvrier et un Lille bourgeois : personnellement, je ne pense pas que ce soit vrai. Je ne pense pas que le LOSC ait été un club de bourgeois. Il était le club des ouvriers sortant des usines et pas de la mine. Ce côté historique est intéressant et cela permet de retranscrire aussi une partie de l’histoire de notre région à travers le sport, le football en l’occurrence.

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Comment le LOSC est-il vu à Göteborg ?

Dans tout ça, je me suis découvert supporter du LOSC à suivre tous les matchs. Je peux voir la Ligue 1 et la Coupe de la Ligue de chez moi, sinon c’est des streams. On est deux-trois supporters du LOSC sur Göteborg, je m’amuse au poste de gardien de temps en temps et l’autre gardien, Jules, est aussi un grand supporter du LOSC. Je tiens aussi à nommer Greg présent dans notre ville depuis bien longtemps. Il est originaire de Tourcoing et est ancien pensionnaire du centre de formation.

Quand on se retrouve pour regarder le LOSC, cela surprend les gens. Ils ne connaissent pas le club même s’il commence à être reconnu petit à petit. Ici, les Suédois regardent principalement la Premier League : Liverpool, Arsenal, Manchester United… Ils connaissent peu la Ligue 1 et voient celle-ci comme un championnat secondaire. Ils connaissent bien évidemment Paris, un peu Lyon. Certains peuvent nommer l’OM ou Monaco. Parfois, Rennes ressort aussi en souvenirs des quelques Suédois passés par ce club. J’ai quelques potes Suédois qui ont commencé à s’intéresser à la Ligue 1. Ils regardent principalement le LOSC, surement pour me faire plaisir mais c’est un bon début !

 

Quels sont les joueurs dont on parle le plus ?

Le LOSC reste inconnu par sa grande majorité. On commence à entendre les noms de Pépé, d’Hazard et par conséquent à travers ces joueurs l’image du club grandit naturellement. Eden Hazard parle souvent du LOSC donc on en voit quelques images. Pépé est aussi une grande attraction du côté de la Premier League et là encore, on parle de Lille. La forte communauté Croate parle aussi de Bradaric, énormément par rapport à son potentiel énorme pour un défenseur latéral très offensif. Outre ces joueurs, peu sont reconnus. Les nordiques sont parfois nommés dont Kjaer, Mikkel Beck et bien entendu Kenneth Andersson mais ils oublient facilement qu’il a pu jouer au LOSC. Pour finir, on peut dire que ce sont les joueurs de Premier League passés par le LOSC qui font parler d’eux : Payet ou encore Cabaye qui a eu sa petite popularité.

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Est-il difficile parfois pour toi de suivre l’actualité des Dogues de là où tu habites ?

La visibilité du LOSC augmente considérablement. Les matchs de la Ligue 1 sont retransmis, la Ligue des Champions aussi. Il n’est pas vraiment difficile de suivre le LOSC ici. C’est aussi une des raisons qui pourront faire que le club ne restera pas longtemps dans l’ombre. Certains commencent à vouloir voir et connaître les joueurs avant que ceux-ci ne deviennent célèbres ou bien lorsqu’un club de PL commence à avoir des vues sur un talent de la Ligue 1, on vient regarder quelques matchs à la télé pour se faire une idée du niveau du joueur.

La Ligue 1, ou alors peut-être juste moi-même peut remercier Zlatan Ibrahimovic d’avoir ouvert le championnat Français au public Suédois. Désormais, même si notre championnat reste secondaire, on a une part de visibilité en Suède.

 

En tant que supporter, comment as-tu vécu « l’ascenseur émotionnel » entre la survie pour le maintien et la qualification directe en Ligue des Champions ? Quels sont tes souhaits pour la fin de la saison ?

L’ascenseur émotionnel provoqué par les performances du LOSC depuis l’investissement de M. Lopez me fait penser que, un club, malgré son histoire et ses ressources, ne dépend vraiment que du sportif. J’ai prié tous les Dieux du football devant le match de la dernière chance face à Toulouse. Au final, le score a été de trois buts à deux et j’ai failli exploser ma télé ! À côté de ça, l’année suivante, on a survolé le championnat : certains matchs restent dans ma mémoire comme le cinq à un face au PSG mais aussi le trois à deux à Nîmes avec la fameuse chevauchée de Pépé : incroyable. Ces deux matchs sont passés à la télé et on en a parlé en Suède.

Retrouver le LOSC en Ligue des Champions, cela justifie que Lille fait pour moi partie du top 5 français. Par conséquent, on a, chaque année, nos chances face aux Olympiques ou encore face à Monaco. Je nous vois d’ailleurs dans le top 5 en fin de saison. On a l’effectif pour et nous sommes même en course pour le top 3 à l’heure actuelle. La chance du championnat de France, c’est l’inconsistance de ses équipes : retrouver la Ligue des Champions ce serait peut-être voué à l’échec mais l’Europa League est une compétition européenne à la hauteur du LOSC et de l’avancée de son projet.

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Qu’as-tu pensé du parcours des Lillois en Ligue des Champions ?

On a pu voir que notre niveau est encore trop faible pour la Ligue des Champions. J’ai vu le match contre Chelsea avec des supporters des Blues. Ils ne faisaient pas trop les malins et sont d’accord pour dire que c’est l’expérience qui a fait la différence.

Le résultat est là, on sort tout de suite sans jamais avoir eu l’illusion de pouvoir faire quelque chose. Mais les performances sur le terrain, la manière de jouer et de tenir la comparaison m’ont rendu fier de mon équipe.

 

Pourrais-tu nous donner ton onze des légendes du LOSC ?

Il est composé en fonction de mes souvenirs. Cela commencera donc avec l’équipe de la fin des années 90 et on remontera jusqu’à la saison passée.

En 4-3-3 cela donnerait ça : V. Enyeama – M. Debuchy – S. Kjaer – M. Basa – F. Béria – F. D’Amico – F. Balmont – Y. Cabaye – N. Pepe – V. Manchev – E. Hazard.

Sur le banc, il y aurait : G. Wimbée – P. Cygan – E. Abidal – R. Mavuba – Gervinho – J. Cole – M. Ačimovič – K. Andersson – M. Sow.

Crédit photo : IconSport 

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2 commentaires

2 Comments

  1. Thibaud

    25 février 2020 at 17:48

    Qui est M. Son. Je supporte le LOSC depuis le début des années 2000 et je ne vois pas qui c’est.

    Peut être Moussa Sow avec une erreur de frappe ?

    • Ulysse Hamelin

      25 février 2020 at 18:31

      Exactement, c’est corrigé !

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