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Fernando D’Amico : « Retourner au LOSC ? C’est mon rêve »

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Il est une des figures emblématiques du club. Il a connu la fantastique période entre 1999 et 2001 avec la montée en Ligue 1 suivie d’une qualification en Champions League. Fernando D’Amico est toujours un fervent supporter des Dogues et a accepté de répondre à nos questions.

 

Bonjour Fernando, que faites-vous maintenant que vous êtes un retraité du football professionnel ?

Je suis toujours dans le football, dans une académie en Espagne, où je vis. Je suis également écrivain, j’ai fait des livres, des BD pour les enfants afin de leur faire apprendre les valeurs du football. Je suis également conseiller de joueurs et d’équipes. 

 

Vous vivez en Espagne, qu’avez-vous donc pensé du match de Lille à Valence ?

On a très bien démarré jusqu’à l’égalisation sur pénalty, où je trouve d’ailleurs qu’il ne doit pas être sifflé car le ballon touche d’abord la cuisse. Après, le match a changé. J’ai toujours dit que les matchs de Champions League sont plus faciles si l’on est vraiment concentré du début à la fin. Donc dès l’égalisation de Valence, qui n’avait rien fait avant cela, il y a eu une seconde erreur et c’était terminé… C’est l’expérience qui a gagné ce match, car si l’on compare l’âge de nos joueurs et ceux de Valence, c’est la maturité qui a fait la différence. Avec une moyenne d’âge si basse, je pense que l’on a fait bonne figure. Si Lille arrive à se qualifier l’année prochaine, le coach et l’équipe seront plus performants.

 

Des envies de retrouver le monde du foot professionnel, particulièrement au LOSC ?

Oui c’est mon rêve de retrouver le LOSC. Je l’ai toujours dit, les supporters le savent. Pour l’instant, je suis dans un très beau projet en Espagne, il y a du boulot et je me sens valorisé. Cela me plait beaucoup car les enfants sont heureux, ils apprennent, c’est très gratifiant pour moi. Mais il est vrai que mon rêve est de revenir au LOSC, chez moi. Je me sens Lillois, avec les valeurs de Lille, du club. Je serai toujours à disposition du LOSC.

 

« Quand les enfants en Espagne me demandent qui je supporte, ils s’attendent à ce que je réponde Barcelone ou Madrid, mais je réponds Lille. »

 

Vos réseaux sociaux personnels ne parlent que du LOSC, vous allez régulièrement au stade, vous avez des amis supporters… Pourquoi cet attachement encore 15 ans après alors que vous n’êtes pas originaire de la région ? 

Je suis arrivé dans un club qui était au plus bas, en deuxième division. Je n’étais pas bien non plus, je venais de deuxième division espagnole. Mais quand en trois ou quatre ans tu arrives à ce niveau, à jouer la Ligue des Champions, lutter pour le titre avec des joueurs qui, à presque 90% provenaient de Ligue 2, je me suis identifié à Lille. Je pense que chacun a un endroit dans le monde qui lui correspond. Même si ma famille et mes amis sont à Buenos Aires, le mien, c’est Lille… J’ai besoin d’aller à Lille car je m’y sens heureux, j’y retrouve de l’énergie. J’ai les mêmes valeurs que les gens du Nord : la solidarité, la générosité, la chaleur humaine, la sincérité… En plus, j’y ai passé des années de folie. Il y avait aussi Grimonprez-Jooris, d’ailleurs quand j’entends les supporters chanter « tout petit déjà mon père m’emmenait à Grimonprez », je trouve ça extraordinaire ! J’adore cette ville, les supporters, les gens, les valeurs de la région, c’est mon club. Quand je présente ma bande dessinée en Espagne, et tous les enfants me demandent qui je supporte. Ils s’attendent à ce que je réponde Barcelone ou Madrid, mais moi je réponds Lille.

 

Crédit photo : Olivier Prevosto / Onze / Icon Sport

 

Avez-vous conscience que cet amour pour le public lillois est réciproque ? 

Quand je suis arrivé à Lille, il m’arrivait de passer des moments de solitude car je ne parlais pas français. Ma famille et ma fiancée me manquaient, et Vahid Halilhodzic me disait « Fernando, tout le monde t’adore ici ». Je sais l’amour que les supporters ont pour moi, et c’est ce qui m’a beaucoup réconforté. Tout l’amour que les supporters ont pour moi, je leur retourne. J’aime dire que je jouais au foot comme un supporter : je donnais tout, je mouillais le maillot, je ne trichais pas. Je ne remercierai jamais assez les Lillois pour ce qu’ils m’ont donné.

 

En parlant de supporters, les DVE fêtaient leurs trente ans contre Metz le week-end dernier, vous leur avez même laissé un message sur les réseaux sociaux. Quels rapports entreteniez-vous avec eux en tant que joueur et que pensez-vous d’eux aujourd’hui ? 

C’était extraordinaire. Les DVE, pour moi, c’est Grimonprez-Jooris, quand on allait voir la tribune à chaque match, chanter avec eux. Je suis resté très attaché à eux. Pour moi, les supporters sont l’âme d’un club. Il faut savoir que les DVE sont les supporters qui mettent l’ambiance, qui chantent, qui suivent l’équipe partout… Ce sont les plus passionnés. Pour moi, dans un club, l’ambiance est fondamentale. C’est comme ça qu’on fait une grande équipe. Les dirigeants et les joueurs sont de passage, ils ne passeront pas leur vie au club, contrairement aux supporters. C’est pour ça qu’il faut rester près d’eux, les écouter car ils connaissent l’histoire et les valeurs du club. J’ai encore plein de contacts en DVE. J’en ai vus dans le cortège à Toulouse en 2018, mais aussi dans Lille. Je suis même devenu ami avec Fred (ndlr : Federico Maenza, l’ancien président des DVE) et de sa femme.

« Quand Vahid me regardait dans les yeux, je savais déjà ce qu’il fallait que je fasse »

 

Pourquoi avoir choisi de rejoindre Lille en 1999 ? 

Mon agent m’a dit d’envoyer des vidéos dans cinq pays différents pour faire des essais. Vahid Halilhodzic en a vue une et a demandé à ce que je vienne passer un essai. Quand je suis arrivé au LOSC, personne ne me connaissait, je ne parlais pas français, j’étais tout seul. Il n’y avait aucun hispanophone dans l’équipe. L’adaptation n’a pas été facile mais je remercie Vahid pour tout ce qu’il a fait pour moi. À un moment donné, j’ai eu le sentiment que je ne pourrais jamais partir.

 

Vous parlez donc de Vahid Halilhodzic, quels rapports aviez-vous tous les deux ? 

Nous avions une relation très respectueuse. Je savais qu’il m’aimait beaucoup et il savait qu’il pouvait compter sur moi. Si Vahid me disait de faire quelque chose, je le faisais. On s’aimait beaucoup. Il a commencé sa carrière d’entraîneur à Lille, avant ça il n’était pas très connu et moi non plus. Je pense qu’aucun de nous n’oubliera la relation qu’on avait. Quand Vahid me regardait dans les yeux, je savais déjà ce qu’il fallait faire, ce dont il avait besoin. J’ai toujours été à fond sur le terrain et c’est pour ça qu’il me faisait confiance. C’est le coach qui m’a le plus compris, qui a su exploiter au mieux mon talent de footballeur. Si tu trouves un coach qui prend le meilleur de toi, qu’en plus tu es dans une équipe qui a la même mentalité, c’est l’idéal. Et puis on travaillait tellement avec lui… on était cuits à chaque séance.

 

Crédit photo : Olivier Prevosto / Onze / Icon Sport

 

Êtes-vous toujours en contact avec lui ?

Oui, il y a un an et demi à peu près, on a mangé ensemble. Il y avait aussi Grégory Wimbée, Dagui Bakari, Patrick Collot et Michel Castelain. On a bien rigolé. Sinon, avec Vahid on s’envoie régulièrement des messages, pour les anniversaires par exemple. Mais c’est une personne très occupée, très sérieuse.

 

« Se qualifier à Parme, c’était réussir l’impossible »

 

Vous avez été artisan de l’une des périodes phares de l’histoire récente du club : la montée en Ligue 1 en 2000 puis la qualification en Ligue des Champions dans la foulée… 

C’est le meilleur souvenir que j’ai. Cela prouve que dans le football et même dans la vie, il ne faut jamais lâcher. En trois ans, on est passés de la Ligue 2 à la Ligue des Champions, certains joueurs ont signé dans des grands clubs et le LOSC en est sorti grandi. On dit souvent qu’il ne faut pas rester dans le passé, mais c’est important aussi de savoir se souvenir d’où l’on vient. C’est l’époque où Lille a commencé à être un grand club. En plus, on était à Grimonprez-Jooris, c’est une époque qui évoque beaucoup de souvenirs. Personnellement, Grimonprez-Jooris c’est mon stade. La nuit, je rêve souvent d’y rejouer avec Wimbée, Bakari, Vahid… 

 

Quand on pense à cette génération, c’est tout de suite le match à Parme qui revient (2001, victoire 2-0 dans le barrage d’accession à la C1). Dix-huit ans plus tard, que gardez-vous de cette soirée incroyable ?

Sur le plan tactique, Vahid avait tellement bien préparé tactiquement la rencontre. C’était réglé comme une horloge suisse, et toute l’équipe s’est donnée à 100%. Pour moi, se qualifier à Parme, c’était réussir l’impossible. On allait se retrouver en Ligue des Champions deux ans après la Ligue 2. On n’avait pas vraiment de joueur comme Pépé pour faire la différence, mais on sentait une vraie force collective. De ce match à Parme, je retiens l’esprit d’équipe.

 

 

Quel joueur vous a le plus marqué pendant votre passage au LOSC ? 

Celui qui m’impressionnait toujours, c’était Grégory Wimbée. Je me demandais toujours « mais comment fait-il pour arrêter ça ? ». Je me souviens de matchs, à Toulouse, en Ligue des Champions, à Parme… il arrivait à mettre en corner, il allait chercher le ballon dans le petit coin, il sauvait les matchs ! Il avait une vraie personnalité de capitaine. En plus, on partageait souvent la chambre d’hôtel donc on s’est liés d’amitié. Lui aussi a démarré en bas. Quand le LOSC était en Ligue 1, ils ont recruté un gardien pour être titulaire et Grég’ ne devait pas jouer. Teddy Richert s’est blessé et Wimbée est resté titulaire jusqu’à son départ. Je me souviens aussi de joueurs comme Djezon Boutoille, notre buteur, il faisait de la magie. Mais Grégory Wimbée est celui qui sauvait les matchs.

 

Comment s’est terminée votre aventure à Lille ? 

La décision ne dépendait pas que de moi, il y avait sûrement des intérêts plus haut, du club, du manager. Les choix des agents et du président sont entrés en compte. Je ne sais pas comment je me suis retrouvé sur la sellette, mais ce qui est sûr ce que j’en ai beaucoup pleuré. Puel était le nouveau coach, il m’a mis capitaine un temps mais il voulait aussi ses propres joueurs. J’ai regretté d’être parti de Lille, toutefois peut-être que mon histoire d’amour avec le public aurait été différente si j’étais resté encore quelques saisons. Parfois, il faut savoir accepter le destin.

 

Lille a maintenant retrouvé le haut niveau, après plusieurs saisons de flou sportif. Que souhaitez-vous aux Dogues pour cette saison ? 

Je leur souhaite de terminer sur le podium, c’est le plus important. La campagne européenne va bientôt toucher à sa fin et il faut rapidement se re-concentrer sur le championnat. Je leur souhaite de continuer de faire rêver les supporters. Le club est maintenant bien structuré et fait du bon boulot. Gérard Lopez est un très bon président, Campos déniche de supers joueurs, Galtier est à mon sens le meilleur coach de Ligue 1 et Lille a les meilleurs supporters. Ils ont tous les ingrédients pour réussir à nouveau cette année !

 

Crédit photo : Iconsport

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1 commentaire

1 commentaire

  1. EDDY TURKI

    17 novembre 2019 at 19:27

    j ai connu MR D AMICO personnelement et je peux vous dire qu il est tres sincere il aime LILLE et le LOSC j ai meme été invite a son mariage et ma presente ses tres beaux enfants
    il n hesite pas a venir a lille pour revoir ses amis

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